Il s’agit ici d’interroger et d’étudier comment la musique répond aux nécessités de la vie curiale, comment elle se construit, s’organise et se fabrique pour rythmer, accompagner et « mettre en son » le quotidien de cet univers régi par un cérémonial plus ou moins codifié, depuis les différents moments, publics et privés, de la « journée » du prince et des courtisans, jusqu’aux divertissements.
Symphonies pour les Soupers du Roi : nature et fonction d’une musique de cour
Année universitaire 19/20
Autour des emblématiques Symphonies pour les Soupers du Roi, le Centre de musique baroque de Versailles initie un projet collaboratif de recherche pour 3 ans, axé tant sur les techniques de composition que sur la place de la musique dans le cérémonial de cour.
Les Symphonies pour les Soupers du Roi de Michel-Richard de Lalande forment l’un des corpus les plus fameux du patrimoine musical des XVIIe et XVIIIe siècles, mais paradoxalement l’un des plus méconnus. Conçue pour les deux « bandes » de Violons de la cour de France (Petits Violons, Vingt-quatre Violons), cette musique d’apparat est emblématique d’un répertoire spécifique pour l’orchestre. De ce vaste ensemble (plus de 300 pièces), collecté à trois époques différentes (1703, 1727, 1736-1745), seules les deux parties extrêmes de la polyphonie sont conservées. Tout en visant à restituer la texture et l’écriture si particulières de ces Symphonies, en cherchant à en comprendre toutes les spécificités, ce projet s’inscrit dans une démarche globale de recherche, axée sur les questions historiques du cérémonial du « Grand Couvert » ; sur la place de la musique dans le système curial, comment elle se concevait, se « fabriquait », quelles en étaient les particularités. La restauration de ces pièces s’inscrit dans un projet éditorial numérique de valorisation patrimoniale, permettant un partage scientifique et musical, doublé d’une dimension pédagogique qui permettra de travailler en profondeur avec les classes de musique ancienne de conservatoires.
Consacrée à la mise en place du projet, la période 2019-2020 verra la constitution de l’équipe scientifique, la conception de la structure éditoriale numérique, l’achèvement des saisies musicales des trois recueils des Symphonies, ainsi que les premières collaborations artistiques et pédagogiques.