En cette rentrée, le Centre de musique baroque de Versailles présente deux nouveautés discographiques avec ses labels partenaires : Warner Erato et Atma Classique. Au programme, une nouvelle version du chef-d'œuvre des Boréades de Rameau dirigé par György Vashegyi et les musiques de Rigel avec l'Ensemble canadien Arion dirigé par Mathieu Lussier.
Les Boréades
de Jean-Philippe Rameau(1683-1764)
György Vashegyi • Sabine Devieilhe • Reinoud Van Mechelen • Benedikt Kristjánsson • Philippe Estèphe • Thomas Dolié • Tassis Christoyannis • Gwendoline Blondeel • Orfeo Orchestra • Purcell Choir
Après dix années de collaboration entre le Centre de musique baroque de Versailles et l’Orfeo Orchestra de György Vashegyi, le partenariat culmine avec la sortie discographique des Boréades, chef-d’œuvre de Rameau.
Entamé en 2014 dans le cadre de l’anniversaire de la mort de Jean-Philippe Rameau avec l’enregistrement des Fêtes de Polymnie, le partenariat entre le CMBV et les ensembles du chef hongrois György Vashegyi, Orfeo Orchestra et Purcell Choir, aboutit à l’enregistrement d’un autre opéra de Rameau, Les Boréades, auxquels prennent notamment part les talentueux Sabine Devieilhe et Reinoud Van Mechelen.
Ultime ouvrage du compositeur, créé de manière posthume à la fin du XXe siècle, Les Boréades représente un des sommets de la tragédie lyrique française des XVIIe et XVIIIe siècles. Grâce aux travaux de la musicologue Sylvie Bouissou, le CMBV affine l’interprétation de l’œuvre en questionnant le contexte et les pratiques de l’époque, pour donner à entendre la partition différemment et en proposer une nouvelle vision, secondé par la curiosité de György Vashegyi qui accompagne et applique, depuis dix ans, les recherches de l’institution.
Rigel : Le souffle de la Révolution
de Henri-Joseph Rigel(1741-1799)
Mathieu Lussier • Mélisande McNabney • Magali Simard-Galdès • Nicholas Scott
Après Les soupers du Roy (disque paru en 2023), l'ensemble canadien Arion poursuit sa collaboration avec le Centre de musique baroque de Versailles et met en lumière la musique vocale et instrumentale d’Henri-Joseph Rigel, figure essentielle de la musique française dans les années 1780.
Avec un appétit insatiable pour la musique française du grand XVIIIe siècle, de Lalande à Gossec, Mathieu Lussier et l’ensemble Arion poursuivent leur partenariat international avec le CMBV. Après des musiques pour les Soupers royaux de Lalande, Destouches, Colin de Blamont et Francœur, ils ont choisi de mettre à l’honneur une grande figure musicale française de l’époque préromantique : Henri-Joseph Rigel (1741-1799).
Né en Allemagne, Rigel s’installe à Paris où il se fait connaître dans presque tous les genres : la sonate, le quatuor, le concerto, la symphonie, l’oratorio et l’opéra-comique. Ses succès lui valent une reconnaissance de ses pairs ; en 1795 il est l’un des premiers professeurs nommés au tout jeune Conservatoire national de musique de Paris.
Un florilège d’œuvres symphoniques, lyriques et concertantes compose ce programme séduisant, enregistré pour le label Atma Classique.
Iphigénie en Aulide
de Christoph Willibald Gluck(1714-1787)
Julien Chauvin • Judith van Wanroij • Stéphanie d’Oustrac • Cyrille Dubois • Tassis Christoyannis • Jean-Sébastien Bou • David Witczak • Anne-Sophie Petit • Jehanne Amzal • Marine Lafdal-Franc • Le Concert de la Loge • Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles
Dans le cadre de sa résidence croisée avec l’ADAMA et le Centre de musique baroque de Versailles, Julien Chauvin dirige pour la première fois un grand ouvrage du répertoire français : Iphigénie en Aulide de Gluck, tragédie révolutionnaire.
Passionné par le répertoire classique et préromantique européen, Julien Chauvin relève le défi que lui a lancé le CMBV dans le cadre de sa résidence croisée avec l’ADAMA (Département de l’Aisne) : réaliser le premier enregistrement mondial sur instruments d’époque d’un des chefs-d’œuvre de Gluck, Iphigénie en Aulide, sa première tragédie lyrique française créée à Paris en 1774.
À la tête de son orchestre, Le Concert de la Loge, des Chantres du Centre de musique baroque de Versailles et d’une distribution de haut vol réunissant Judith van Wanroij, Stéphanie d’Oustrac, Cyrille Dubois, Tassis Christoyannis et Jean-Sébastien Bou, Julien Chauvin sait trouver les accents justes d’une partition fascinante, déroutante pour le public parisien à sa création, et consommant la rupture stylistique qui devait mener la musique française aux portes du romantisme.