Ce projet se situe à la croisée de l’histoire des spectacles et des techniques, mais aussi des mentalités et des valeurs anthropologiques attachées à la nuit. Il cristallise de nombreux enjeux – politiques, culturels, dramaturgiques, esthétiques et musicologiques – qui transcendent la simple question du topos de la « scène de nuit ».
L’articulation entre le paradigme visuel et le paradigme auditif, dépendante des progrès tech-niques liés à l’éclairage des théâtres, se réinvente en fonction des scènes et des genres, à travers des dramaturgies nocturnes qui reposent sur une dialectique subtile du voir et de l’entendre. S’il existe des affinités paradoxales entre la nuit et le théâtre et des affinités électives entre la nuit et la voix chantée, ce sont ces affinités qui seront mises à l’épreuve d’un corpus scénique allant des allégories nocturnes du ballet de cour et de la tragédie en musique, à l’opéra-comique des Lumières.