Le Centre de musique baroque de Versailles et Stockholm University publient une nouvelle base de données "Costumes de scène européens du XVIIIe siècle" sous la responsabilité scientifique de Petra Dotlačilová, dans le cadre du projet de recherche "La fabrique du spectacle : procédés et politique de la création du costume au XVIIIe siècle".
La base de données "Costumes de scène européens du XVIIIe siècle", financée par le Conseil suédois de la recherche (Vetenskapsrådet), s'inscrit dans le cadre du projet de recherche "La fabrique du spectacle : procédés et politique de la création du costume au XVIIIe siècle" mené sous la responsabilité scientifique de Petra Dotlačilová, à l'occasion d'une collaboration entre Stockholm University et le Centre de musique baroque de Versailles.
La base rassemble des sources provenant des différentes archives françaises et suédoises (Archives nationales de France, Bibliothèque nationale de France, Nationalmuseum, Kungliga Operan, Statens historiska museer/Livrustkammaren, etc.) et de différents types : maquettes de costume, mentions dans des inventaires, programmes des habits et mémoires manuscrits, costumes physiques conservés depuis les XVIIIe siècle.
L’objectif de la base est de faciliter la recherche des costumes des personnages apparus sur les scènes théâtrales du XVIIIe siècle, dans différents genres tels que la tragédie, la comédie, la tragédie en musique, l'opéra-ballet, l'opéra-comique, la pastorale, le carrousel, etc., de découvrir leurs visualité et matérialité, enfin d’en identifier les auteurs.
La fabrique du spectacle : procédés et politique de la création du costume au XVIIIe siècle
Le projet "La fabrique du spectacle : procédés et politique de la création du costume au XVIIIe siècle" se concentre sur la création des costumes entre 1748 et 1792 à Paris et à Stockholm. Ces deux villes, différentes dans leur développement politique, culturel et social, avaient néanmoins de nombreuses connexions au XVIIIe siècle – par exemple à travers le théâtre. Le costume a traditionnellement été regardé comme une partie de l’appareil scénique ou, au mieux, comme un instrument dramaturgique. Ce projet l’envisage comme un « tissu » à travers lequel peuvent s’exprimer le pouvoir et l’idéologie. En étudiant le processus de la fabrication du costume, dans lequel intervenaient les poètes, les dessinateurs, les intendants, les ouvriers, mais aussi les courtisans et la royauté, on parviendra à comprendre l’influence du pouvoir dans le théâtre et la manière dont les projets personnels et politiques se matérialisant dans les habits de scène. La recherche s’appuie sur les théories et sur les méthodes de l’histoire culturelle et matérielle – les « objets ».