À la tête de son atelier de 1672 à 1715, Christophe Ballard travaille durant une période où la musique institutionnelle est très concentrée à Paris et à Versailles. Son développement considérable, soutenu par le roi, se traduit notamment par les fastes de la cour, tant lors des fêtes qu’à la chapelle royale, et par l’arrivée de Lully à la tête de l’Académie royale de musique en 1672, qui accapare toutes les fonctions.
Au même moment, Christophe Ballard obtient une charge de « seul imprimeur du roi pour la musique » qui prévoit un monopole exclusif pour la typographie musicale dans tout le royaume, de sorte que, sauf à faire graver sa musique, un compositeur ne pouvait se faire éditer qu’en passant par lui.
Si sous Louis XIV la musique montre une belle floraison, on ne peut pas prétendre pour autant que les musiciens de ce temps ont joui de toutes les facilités pour se faire interpréter, se faire publier et donc se faire connaître. Cette situation, verrouillée tant par Lully que par Ballard, en aura découragé plus d’un.
Laurent Guillo, chercheur du CMBV, a publié chez Brepols un nouveau volume consacré à la dynastie des Ballard, imprimeurs du roi pour la musique, cette fois consacré à la génération de Christophe et Pierre III. Il expose les conditions techniques et réglementaires de l’exercice de l’édition musicale à cette époque, avec des développements sur la concurrence et les copistes, en s’appuyant sur l’analyse de 400 documents d’archive. La partie bibliographique décrit presque 1300 éditions formant la production de Christophe, Pierre III et Jean-Baptiste Christophe Ballard entre 1672 et 1715.
L’ouvrage fait suite la bibliographie de Pierre I et Robert III Ballard, parue en 2003.