Cet axe cherche à étudier, (re)questionner et (ré)évaluer, dans une perspective interdisciplinaire, toute la chaîne de la « fabrique » de la musique aux XVIIe et XVIIIe siècles et son évolution, depuis la conception et la composition (histoire, théorie) jusqu’à la réception, la diffusion et la transmission (pratique, technique, épistémologie). Il s’agit donc d’identifier et d’étudier, dans leur pluralité et leurs différents contextes, les différents paramètres de sa fabrique, depuis sa conception, son élaboration et sa fabrication, jusqu’à sa mise en son, et comment, en tant qu’élément rhétorique, celle-ci participe à des dispositifs conçus avant tout pour impressionner, édifier, mais aussi toucher et émouvoir. Cette démarche permet enfin de mieux comprendre, dans leur globalité et au-delà de la seule étude des répertoires, les spécificités du « métier » de musicien dans la France de la fin de l’Ancien Régime.

Musique et liturgie
Comprendre comment l’élément musical s’articule dans l’univers très ritualisé de la liturgie ; comment la musique répond et s’adapte aux nécessités fonctionnelles, cérémonielles, symboliques du culte et de la célébration liturgique ; comment les musiciens, compositeurs et exécutants, répondent à cette nécessité, quelles sont les contraintes auxquelles ils sont confrontés et quelles solutions ils apportent.

Musiques de société et sociabilité
Cette thématique étudie la fonction, la place et la nature de la musique dans les cercles privés et l’espace public ; comment, en fonction de contextes, de nécessités, de contraintes extrêmement variés et parfois complexes, la musique se construit, s’organise et se fabrique ; comment les musiciens, dont beaucoup évoluaient d’un univers à un autre, pouvaient exercer et mettre en œuvre leur art et leurs « métiers ». Ainsi, elle vise à éclairer la matière musicale à travers son implication dans les institutions et sociétés urbaines (théâtres, académies, concerts publics, cercles mondains, etc.), mais aussi à comprendre comment elle fonctionne et se fabrique dans les différents cadres de sociabilité.

Typographie, gravure et copie au service des partitions
Qu'elles soient imprimées dans un atelier très productif où de nombreux amateurs et professionnels viennent se fournir, ou au contraire écrites par un copiste qui travaille seul et chez lui, les partitions résultent d'un processus de fabrication qui fait intervenir le compositeur, l'arrangeur, l'éditeur musical, l'imprimeur/graveur/copiste, enfin le libraire qui les vend. Même s'ils travaillent dans le domaine très spécialisé de la musique, ces professionnels s'inscrivent dans un milieu socio-économique beaucoup plus général : l'imprimerie et sa chambre syndicale, le milieu des graveurs et des copistes, le régime des privilèges, le trafic de la librairie et la concurrence commerciale.