Le projet porte sur le théâtre de cour en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, appréhendé comme un espace de création à la croisée des arts du spectacle et du pouvoir monarchique. Il s'intéresse en particulier aux formes hybrides caractéristiques de cette culture, telles que les ballets de cour, comédies-ballets, tragédies en musique et opéras, qui associent texte, musique, danse et éléments spectaculaires dans une dynamique de représentation politique. Il s’agit notamment de mettre en lumière les processus de création, les conditions de représentation et la réception de ces œuvres. En suivant une approche interdisciplinaire, il sera question d’analyser la transversalité des savoir-faire et des pratiques artistiques. Ce théâtre hybride résulte d’une circulation incessante d’artistes, d’artisans et de modèles entre la cour et d’autres espaces de la création théâtrale, comme les théâtres parisiens, privilégiés ou institutionnels, ou le théâtre de société et de collège. Auteurs, compositeurs, chanteurs et danseurs, ainsi qu’artisans et techniciens se croisent, échangent et influencent la construction de langages artistiques communs, tout en alimentant l’innovation formelle. Ces processus de transfert entre genres et institutions illustrent le caractère poreux du théâtre de cour, qui, tout en étant un instrument du pouvoir, s’impose également comme un lieu d’expérimentation et de renouvellement esthétique.