L’Académie royale de musique de Paris est l’une des institutions musicales les plus emblématiques de l’époque baroque, étroitement liée à la naissance et au développement de l’opéra en France. Le projet, décliné en plusieurs volets, aborde notamment l’étude des éléments suivants : pratiques musicales et scéniques ; fonctionnement artistique et administratif de l’institution ; liens avec les Provinces et l’étranger ; relations avec le pouvoir.
Du livret à la scène - base de données documentaire
(B. Nestola)
Cette base de données appréhende les livrets d’opéras en tant que sources pour la compréhension et la restitution des pratiques du théâtre lyrique français des XVIIe et XVIIIe siècles. En raison de sa conception systématique, le Recueil général des opéras publié par Ballard en seize volumes de 1703 à 1745 a été choisi comme corpus de référence pour cette étude. Il contient les 132 livrets des œuvres représentées à l’Académie royale de musique de Paris, de Pomone (Perrin/Cambert, 1671) à Castor et Pollux (Bernard/Rameau, 1737).
Cet outil s’adresse aussi bien aux chercheurs et aux étudiants menant des recherches sur le théâtre lyrique qu’aux metteurs en scène, chorégraphes, décorateurs et interprètes impliqués dans la recréation de spectacles de cette période.
L’Académie royale de musique : Fabrique d’opéra et entreprise de spectacle en France aux XVIIe et XVIIIe siècles
(B. Dratwicki, J. Dubruque, T. Leconte, B. Nestola)
Le développement de l’opéra en France est intrinsèquement lié à l’histoire de l’Académie royale de musique de Paris : le genre et l’institution naissent et évoluent en parallèle, se nourrissant l’un de l’autre. L’opéra français a suscité de nombreuses recherches, avant tout d’ordre théorique, littéraire et musical. La prise en compte de l’environnement scénique (décors, machines, costumes, éclairage) et des questions d’interprétation (déclamation, gestuelle, danse) a progressivement ouvert un champ fécond.
L’institution en tant que telle reste cependant peu étudiée : son administration, son modèle économique, sa gestion des carrières et des compétences, son personnel (artistes, artisans, maîtres de chant et de danse, employés), ses fournisseurs, son organisation quotidienne, l’interaction entre les corps de métier qui la composent, son évolution dans le temps, la diffusion de son répertoire et de son image fournissent autant de pistes à explorer. Ces aspects sont déterminants pour comprendre la nature de l’institution, mais aussi celle de son répertoire. Ce fonctionnement particulier place l’œuvre au croisement de multiples considérations pragmatiques, dont l’étude permet de réévaluer le geste créateur et la notion d’œuvre elle-même. C’est ce que le CMBV souhaite mettre en valeur dans un ouvrage collectif interdisciplinaire précédé d’un atelier préparatoire (2020-2022).