Programme
Iphigénie en Tauride
Tragédie en musique en un prologue et cinq actes (1704)
Musique de Henry Desmarest (1661-1741) achevée par André Campra (1660-1744)
Livret de Joseph-François Duché de Vancy (1668-1704) retouché par Antoine Danchet (1671-1748)
La « tétralogie baroque » imaginée par le Centre de musique baroque de Versailles et Le Concert Spirituel, dans le cadre de leur résidence croisée avec le Théâtre des Champs-Elysées, se poursuit avec la recréation d’un des grands succès du XVIIIe siècle : Iphigénie en Tauride de Desmarest et Campra.
Après Ariane et Bacchus de Marais (2022) et Médée de Charpentier (2023), c’est au tour d’une Iphigénie en Tauride peu connue de revoir le jour. Bien avant celle de Gluck, l’Iphigénie débutée par Desmarest, achevée par Campra et créée en 1704 s’affirma comme l’un des piliers du répertoire de l’Académie royale de musique et des concerts de la Cour. L’économie de moyens et l’efficacité de l’intrigue confèrent au livret de grandes qualités ; quant à la musique, elle témoigne tout autant de l’art de Desmarest que de la capacité de Campra à fondre son style dans celui de son collègue. Sobre mais éminemment théâtrale, il n’est pas étonnant que l’œuvre ait été reprise jusqu’au début des années 1760 avec un succès jamais démenti. À l’occasion de cette recréation, et fort d’une brillante distribution à la tête de laquelle trône Véronique Gens, Hervé Niquet poursuit son travail expérimental consacré à l’orchestre et au chœur de l’Académie royale de musique, ses effectifs, sa disposition et ses modes de jeu.