Parallèlement à son travail de restitution des Symphonies pour les Soupers du roi de Lalande, le Centre de musique baroque de Versailles initie avec le Centre de recherche du Château de Versailles une vaste réflexion sur les Musiques de table, qui prendra la forme d'un séminaire tout au long de la saison 21/22.
À mi-chemin entre divertissement et acte rituel, le repas accompagné de musique fut dans les sociétés d’Ancien Régime un élément essentiel de prestige et de la mise en scène du pouvoir, participant à l’identité même des sociétés élitaires. Alors que le rituel des tables royales contribua à construire l’image idéale d’une monarchie divinisée et rayonnante, les transformations des Lumières et de nouvelles sociabilités encouragèrent les élites à s’approprier et faire évoluer le modèle curial pour en faire un véritable marqueur social.
Au sein de ce rituel de la table, l’élément musical, bien qu’essentiel, reste encore peu étudié. Au-delà des formes variées de « musiques de table », ce séminaire pluridisciplinaire mettra en perspective les répertoires, les pratiques, les questions des lieux et des espaces, des dispositifs, du cérémonial, afin de mieux saisir la nature, la fonction et les modalités de la musique dans ce rituel de cour et de sociabilité. En cherchant à comprendre comment la musique répondait aux diverses stratégies de représentation, ces rencontres contribueront enfin à l’étude des formes cérémonielles et mondaines de la performance et de l’écoute sous l’Ancien Régime.
Musiques de table
Alors que le rituel des tables royales contribua, en France comme partout en Europe, à construire « l’image idéale d’une monarchie divinisée et rayonnante » (Jean-Pierre Babelon [2]), les [...]
Musiques de table
Alors que le rituel des tables royales contribua, en France comme partout en Europe, à construire « l’image idéale d’une monarchie divinisée et rayonnante » (Jean-Pierre Babelon [2]), les [...]