Chaque mois, le Centre de musique baroque de Versailles vous concocte une playlist thématique à écouter pour vous immerger dans le répertoire musical français des XVIIe et XVIIIe siècles. Bonne écoute !
Playlist audio #4
Par Nicolas Bucher, directeur général du CMBV
Est-ce qu’une première liste de lecture, c’est comme un premier roman ? On voudrait tout y mettre ! En tout cas, c’est le piège dans lequel je suis tombé quand j’ai commencé l’exercice…
Voici donc, finalement, ce que trouverez-vous si vous appuyez sur « Play » :
L’ organiste de Saint-Gervais que je suis depuis maintenant deux ans ne pouvait ouvrir cette liste autrement que par les Couperin, oncle et neveu. Louis, sous les doigts électriques et poétiques de Benoît Babel puis François, avec un extrait de la Française, par la magnifique équipe chambriste réunie autour de Christophe Rousset.
J’ai ensuite rassemblé deux madeleines, parmi mes premiers souvenirs de musique baroque française, ceux qui ont immédiatement suivi ma première découverte de ce répertoire via l’orgue (et encore François Couperin, évidemment) : le motet Omnes Gentes de Lully par des Arts Florissants d’une fraîcheur inextinguible et quelques extraits d’Alceste par le regretté Jean-Claude Malgoire. Un triple CD que j’ai littéralement usé…
La suite de la liste nous amène au Centre de musique baroque de Versailles et à mes coups de cœur personnels, au milieu des nombreux projets que nous avons mené depuis 5 ans.
Pour ceux qui le découvriront, j’espère que vous aimerez autant que moi la musique de Charles-Hubert Gervais, dont vous trouverez des extraits de sa tragédie lyrique Hypermnestre et, pour ceux qui sont sur Qobuz, des extraits du grand motet Super Flumina Babylonis, par la belle équipe des Ombres.
Déjà présent dans d’autres listes de lecture du CMBV, Zoroastre de Rameau. Je suis très heureux et fier de cet enregistrement que je trouve magnifique et j’en ai tiré pour vous (et pour moi !) la fin du 4e acte et son énergie et efficacité théâtrale, menées de main de maître par Alexis Kossenko et son plateau de luxe.
Pour illustrer ma tendresse pour nos Pages et Chantres, j’ai retenu trois extraits du magnifique disque que nous avons enregistré avec la Maîtrise de Radio-France : la Messe à quatre chœurs de Charpentier (en l’occurrence, ici, son Agnus dei), ainsi que l’émouvante fin du Cantique des trois enfants dans la fournaise de Philippe Hersant, dont j’aime la musique autant que la personnalité. C’est dire…
Un détour par le disque Lady Louise de Lucile Tessier et son ensemble Léviathan que nous avons eu plaisir à accompagner dans une résidence dite « d’émergence ». Un peu de Lully, de musique anglaise et d’anglais comique, interprétés en partie par une équipe que j’ai eu le plaisir et l’honneur de voir grandir lorsqu’ils étaient étudiants au CNSMD de Lyon et que j’y dirigeais les études, il y a désormais quelques années…
Deux pistes en forme de « bis » : un Grigny de ma propre facture. Ce n’est pas très modeste, mais Hortus, mon éditeur, ne m’aurait pas pardonné cette impasse et un air splendide de Marin Marais par une Judith Van Wanroij au sommet de son art.
Enfin, pour finir, un clin d’œil pour cet été, si jamais votre sortie en mer tournait au cauchemar en raison d’un grain inattendu. A l’instar des matelots d’Ariane et Bacchus, rappelez-vous qu’après un grand orage, il n’est de plus doux avantage que de se trouver dans le port…