Le pianoforte, qui supplante progressivement le clavecin dans les salons parisiens à partir des années 1770, suscite un renouveau de la musique pour clavier en France durant le dernier tiers du XVIII^e siècle. La sonate, avec ou sans instruments d’accompagnement, mais aussi le concerto se développent rapidement jusqu’à occuper la place importante qu’on leur connaîtra le siècle suivant. Les auteurs les plus prolixes sont en partie français, en partie étrangers mais installés à Paris : ils ont pour nom Schobert, Eckard, Jadin ou Rigel. C’est ce dernier auteur que Julien Chauvin et Justin Taylor ont décidé de sortir de l’ombre : Henri-Joseph Rigel (1741-1799), né allemand mais naturalisé français, était un claviériste hors pair doublé d’un compositeur talentueux. Sa douzaine de concertos pour clavier, destinés principalement au pianoforte mais également jouables au clavecin, témoignent de l’évolution de son style, depuis les premiers opus composés en Allemagne dans le style de l’Empfindzamkeit et du Sturm und Drang, jusqu’à ses Concertos périodiques avec grand orchestre, composés, édités et créés à Paris dans un style plus proche de celui de Pleyel ou Czerny. Joués et enregistrés pour le label Alpha, les partitions de ces concertos sont également publiées pour l’occasion par le Centre de musique baroque de Versailles.

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