Chanteur et compositeur, Pierre Guédron (1575-ca 1620) est considéré comme le meilleur artisan de l’avènement de la monodie accompagnée en France. Son nom est cité en 1583 parmi les cinq chantres de la Chapelle de Louis II de Guise, cardinal de Lorraine. Peut-être rejoint-il à la cour les chantres de la Musique du roi après la mort du cardinal de Lorraine, en 1588. Il devient compositeur de la Musique de la Chambre au plus tard en mars 1601, en remplacement de Claude Le Jeune. Il obtient la consécration sous le règne de Louis XIII : surintendant de la Musique de la Chambre du roi et maître de la Musique de la reine mère Marie de Médicis, il cède sa charge de maître des Enfants à son gendre Antoine Boësset. Il se fait un nom en développant de manière décisive l’air de cour, genre musical profane à la mode dont il devient rapidement le maître incontesté. Guédron fournit également la musique les airs et récits vocaux des principaux ballets dansés à la cour de France entre 1598 et 1620. Cent quatre-vingt-cinq de ses airs de cour et de ballet nous sont parvenus, dans des versions à quatre ou cinq parties ou pour voix et luth.