En raison de la pandémie de Covid-19, le Centre de musique baroque de Versailles est contraint de reporter le ThéP-Atelier du 26 au 28 novembre 2020.
Le Centre de musique baroque de Versailles propose, en parallèle du projet de recherche ThéParis – Les théâtres parisiens sous l’Ancien Régime, un atelier d’interprétation musicale, dramatique et chorégraphique autour des divertissements en musique de la Comédie-Française et de la Comédie-Italienne du début du XVIIIe siècle.
Publics visés et objectifs
L’atelier s’adresse à des interprètes (instrumentistes, chanteurs et danseurs), professionnels ou étudiants avancés, familiers du répertoire baroque. Les stagiaires pratiqueront un répertoire rare : deux divertissements inédits du début du XVIIIe siècle, l’un de Jean-Claude Gillier pour la Comédie-Française (La Comédie des Comédiens, 1710, par Florent Carton Dancourt) et l’autre de Jean-Joseph Mouret pour la Comédie-Italienne (Le Naufrage au Port-à-L’Anglois, 1718, par Jacques Autreau). L'objectif est d'explorer ce répertoire et d'expérimenter son interprétation à la lumière des recherches récentes qui renouvellent l’approche des pratiques, de l’esthétique et de la poétique théâtrale entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. Au terme de l'atelier aura lieu une restitution publique.
L’effectif des participants sera le suivant : 17 stagiaires
- 4 danseurs
- 7 chanteurs (4 dessus ou sopranos, 1 taille ou ténor, 2 basses)
- 4 dessus instrumentaux (2 violons, 2 flûtes/hautbois)
- Basse continue (clavier et basse d’archet)
L’atelier n’aura lieu que si un nombre minimal de 4 danseurs, 2 dessus, 1 taille, 2 basses, 2 violons et basse continue, soit 13 participants, est atteint.
Peuvent également se joindre des auditeurs libres (musiciens, chanteurs, danseurs, chefs, acteurs, chercheurs... ).
Méthode
- ateliers par groupes (chanteurs, instrumentistes, danseurs)
- ateliers d’ensemble : spatialisation et mise en mouvement
- conférences et échanges
- restitution publique
Formateurs
L'atelier est animé par deux interprètes, Arnaud Marzorati et Hubert Hazebroucq, et deux chercheurs, Barbara Nestola et Emanuele De Luca.
Le chanteur Arnaud Marzorati a participé, entre autres, à des productions d’œuvres et de parodies lyriques des XVIIe et XVIIIe siècles mêlant le chant et la déclamation.
Hubert Hazebroucq, chorégraphe et danseur, est également chercheur intervenant dans le séminaire ThéPARis.
Barbara Nestola et Emanuele De Luca dirigent le séminaire de recherche ThéPARis. Ils ont tous deux collaboré tant au niveau scientifique que pratique à des productions lyriques et théâtrales d’envergure.
Tous les quatre ont une expérience solide de l’interprétation historiquement informée et de la mise en scène.
Argumentaire
Les divertissements en musique sont une composante essentielle du répertoire du théâtre de parole, et cela dès la seconde moitié du XVIIe siècle, avec l’essor de la comédie-ballet façonnée par Molière et Lully. À la fin du siècle, les œuvres de la Comédie-Italienne et de la Comédie-Française comportent régulièrement des insertions musicales, dans l’intention de concurrencer les productions de l’Académie royale de musique, référence incontournable pour la musique instrumentale, le chant et la danse. Contrairement à l’Opéra, qui dispose d’un effectif important de chanteurs, danseurs et instrumentistes, les théâtres parisiens sont limités dans l’emploi de voix et instruments, et cela depuis 1672, année où Lully obtient un privilège qui lui garantit l’exclusivité de la production d’opéras. Pour exister face aux représentations de l’Académie royale de musique, les théâtres font preuve de créativité et d’invention, donnant vie à un répertoire qui joue sur le mélange des codes et des registres tragique et comique. Ce répertoire, auquel s’ajoutera la production des théâtres forains et celle des théâtres non institutionnels, est encore presque totalement inconnu et suscite depuis quelques temps l’intérêt des chercheurs et des interprètes.
Cet atelier s’appuie sur les travaux menés par le séminaire de recherche « ThéPARis, les Théâtres parisiens sous l’Ancien Régime : Transversalité des pratiques, circulation des personnes, enjeux esthétiques et poétiques » qui aborde la question du dépassement des périmètres de chaque institution théâtrale du point de vue institutionnel comme esthétique. Plutôt que de restreindre le champ d’enquête à une scène en particulier, ce séminaire élargit la perspective en interrogeant les espaces signifiants ‘entre’ les théâtres, leurs connexions et leurs échanges, explicites ou latents. Cela implique également un questionnement des théâtralités et des processus esthétiques à l’intérieur d’une même salle, relevant des emprunts aux autres univers théâtraux. Mobiliser les différentes approches scéniques de ces théâtres permet de renouveler et redynamiser avantageusement l’interprétation de leur répertoire respectif.
Il s’agit d’une première étape d’un travail à long terme visant à approfondir autant la connaissance de la pratique musicale des théâtres parisiens sous l’Ancien régime, que la connaissance des pratiques actoriales et théâtrales des interprètes des XVIIe et XVIIIe siècles.
Biographie des intervenants
Arnaud Marzorati
Après avoir débuté ses études de chant à la Maîtrise du Centre de musique baroque de Versailles, Arnaud Marzorati obtient un Premier Prix de Chant au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe de Mireille Alcantara. Son répertoire, varié, s’étend de la musique baroque à la création contemporaine. Il a chanté avec Les Arts Florissants, Les Talents lyriques, le Concert Spirituel, Le Poème Harmonique... Il s’est également produit dans les rôles de Figaro, Papageno, Malatesta, Leporello… Passionné de l’histoire de la chanson française, il est accompagné par la Fondation Royaumont dans ses recherches musicologiques et invité à la Cité de la Musique pour des programmations spécifiques à son travail de redécouverte avec son ensemble vocal et instrumental Les Lunaisiens dont il assure la direction artistique. Il collabore avec le Palazzetto Bru Zane de Venise, le CMBV, France Musique, la Scène Nationale de Dunkerque. Pour le tricentenaire de l’Opéra-Comique, il créé en avril 2015 La Guerre des Théâtres. En janvier 2017, il donne la première d’Atys en folie au Teatro Manuel de La Valette (Malte) en partenariat avec le CMBV. Il est également directeur musical du projet d’action culturelle du CMBV La Fontaine en scènes.
Hubert Hazebroucq
Après une formation initiale en danse contemporaine, et un Diplôme d’Etat, Hubert Hazebroucq se spécialise en danses anciennes, Renaissance et baroque, notamment avec Christine Bayle. Il est chorégraphe de la Compagnie Les Corps Eloquents, fondée en 2008 et invitée dans plusieurs festivals internationaux. Il chorégraphie également pour des ensembles musicaux (Doulce Mémoire, Orchestra of the Age of Enlightenment). Chercheur indépendant membre de l’ACRAS17-18, titulaire d’un master 2 sur la technique de la danse de bal vers 1660, il a bénéficié par trois fois de l’Aide à la Recherche et au Répertoire en Danse du Centre national de la Danse. Ses recherches portent principalement sur l’histoire des techniques et styles chorégraphiques, du XVe au XVIIIe siècle, notamment pour les pratiques improvisées au bal, et sur la poétique de la danse de théâtre. Il est fréquemment invité à donner des master-classes sur le répertoire, ainsi que sur la relation de la danse ancienne à la musique, notamment dans des Universités (Cornell-Ithaca, Philadelphie, Paris-Sorbonne...), des écoles de musiques supérieures (Eastman School of music, USA) et des CRR.
Barbara Nestola
Musicologue et ingénieur d’études au CNRS (Centre d’études supérieures de la Renaissance, Centre de musique baroque de Versailles), Barbara Nestola est directrice du Pôle recherche du CMBV. Ses recherches portent sur les transferts musicaux entre Italie et France et plus généralement entre les pays européens, sur la représentation des œuvres lyriques à l’Académie royale de musique de Paris, et sur la transversalité des pratiques dans les théâtres parisiens sous l’Ancien régime. Spécialiste de la déclamation de l’italien chanté, elle anime des masterclasses de chant et intervient dans des productions lyriques. Elle collabore régulièrement comme conseillère scientifique avec des interprètes professionnels dans le cadre de concerts, récitals, productions d’opéras et enregistrements audiovisuels. Elle prépare actuellement un livre intitulé L’air italien sur la scène des théâtres parisiens qui paraîtra en 2020 chez Brepols.
Emanuele De Luca
Maître de conférences en Études Théâtrales à l’Université Côte d’Azur, Membre du CTEL (Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature et des Arts Vivants) et chercheur associé à l’ELCI (Équipe Littérature et Culture Italiennes), Sorbonne Université, Emanuele De Luca est codirecteur du Département des Arts et directeur de la Section Théâtre de l’Université Côte d’Azur. Ses travaux portent sur les échanges et les transferts culturels, théâtraux et dramaturgiques entre France et Italie sous l’Ancien Régime, sur les acteurs et auteurs italiens au XVIIe et au XVIIIe siècles, sur la transversalité des pratiques artistiques dans les théâtres parisiens sous l’Ancien régime, sur les théories du jeu de l’acteur et la matérialité des pratiques scéniques. Parmi ses publications majeures : Le Répertoire de la Comédie-Italienne de Paris (1716-1762), IRPMF, 2011 ; «Un uomo di qualche talento». François Antoine Valentin Riccoboni (1707-1772), Serra editore, 2015 ; F. Riccoboni, L’Art du Théatre à Madame ***, dir. Emanuele De Luca, « Acting Archives », 2015. Il est dramaturge et conseilleur scientifique pour des productions universitaires et professionnelles et participe à des projets de recherche internationaux. Il travaille aussi sur la pédagogie d’acteur (XXe-XXIe siècles) et sur le théâtre contemporain, à échelle internationale. Il organise des cycles de séminaires sur le théâtre de nos jours et des festivals européens sur la pédagogie d’acteur et les écoles de théâtre d’aujourd’hui, entre tradition, innovation, nouvelles expérimentations et nouveaux débats.
Modalités de candidature
Sélection des stagiaires sur dossier.
Les candidatures doivent être adressées via un formulaire d'inscription en ligne.
Le dossier de candidature doit contenir :
- une lettre de motivation
- un CV
- Un extrait audio-visuel d’un air d’opéra français et d’un air d’opéra italien du XVIIe ou du XVIIIe siècle pour les chanteurs
- Un extrait audio-visuel d’une danse au choix pour les danseurs
Inscription des auditeurs libres :
- Une lettre de motivation
Conditions tarifaires
Le droit d’inscription pour ce stage s’élève à 240 €.
Il comprend :
- l’accès aux cours
- la fourniture des partitions
Reste à la charge des stagiaires :
- les frais de voyage
- les frais de séjours (repas et hébergement)
Il est possible d’assister aux 3 jours du stage en tant qu’auditeur libre. Dans ce cas, le droit d’inscription est de 50 €. Il comprend :
- l'accès aux cours
- la fourniture des partitions
Frais de voyage et de séjours à la charge des auditeurs.
Contact
Julien Charbey
Administrateur délégué à la recherche et aux éditions
jcharbey@cmbv.com
Une attestation de participation pourra être délivrée à la fin du stage en tant que participant ou auditeur.